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Tumulte-doc
17 février 2008

PARENTS TOXIQUES Susan FORWARD Résumé du livre

 
 

PARENTS TOXIQUES,   COMMENT ECHAPPER A LEUR EMPRISE
 
 
de, Editions Stock
 
  Résumé du livre effectué par Arlette HAESSIG dans le cadre de la formation à   la relation d’aide à Paris en 2002.
 
  Ce livre est écrit par une psychothérapeute célèbre aux Etats-Unis. Il   comporte deux parties :
 
  1) Les parents toxiques
  2) Se libérer de ses parents toxiques et retrouver le contrôle de sa vie
 
  INTRODUCTION
 

  « Bien sûr, mon père avait l’habitude de me frapper, mais il ne le faisait   que pour me remettre dans le droit chemin. Je ne vois pas le rapport avec   l’échec de ma vie conjugale » dit Georges, un éminent chirurgien. L’histoire   de Georges n’est pas exceptionnelle. Beaucoup de gens ont de la peine à voir   que leurs relations avec les parents ont un impact majeur sur leur vie.
 
  Nos parents plantent en nous des graines mentales et émotionnelles qui se   développent en même temps que nous. Dans certaines familles ce sont des   graines d’amour de respect et d’indépendance. Mais, dans d’autres, ces   graines sont la peur, l’assujettissement ou la culpabilité.
 
  Tous les parents ont des déficiences occasionnelles, ce ne sont que des   humains. La plupart des enfants s’en accommodent s’ils reçoivent leur content   d’amour et de compréhension.
 
  Les parents toxiques, eux, infligent à longueur de temps, traumatismes, abus,   critiques à leurs enfants et la plupart du temps ils continuent à se   comporter ainsi même si les enfants sont devenus adultes. Les enfants de   parents toxiques se sentent consciemment ou inconsciemment coupables des abus   de leurs parents. Cela entraîne à   l’âge adulte manque de confiance en soi et mauvaise estime de soi. L’auteur propose un processus pour   réduire progressivement les pouvoirs négatifs de ce genre de parents et ainsi   libérer le « moi » enfoui, la personne unique et chaleureuse qu’elle était   destinée à devenir.
 
  Première partie : LES PARENTS TOXIQUES
 

  I. LES   PARENTS-DIEUX
 

  Les parents toxiques sont comparables aux dieux du Panthéon grec. Ils   surveillent, jugent punissent, ils sont totalement irrationnels, fantaisistes   et imprévisibles.
 
  Très jeunes enfants, nos parents sont pour nous comme des dieux sans lesquels   nous ne pourrions survivre, ils nous donnent amour, protection, abri et   nourriture. N’ayant rien ni personne à qui les comparer nous supposons qu’ils   sont des parents parfaits ainsi nous nous sentons en sécurité. A partir de   2/3 ans nous commençons à nous battre pour nous constituer une identité   propre pour affirmer notre volonté personnelle. Ce processus de séparation a   son point culminant pendant l’adolescence. Les familles normales essaient de   tolérer, d’encourager l’indépendance naissante.
 
  Les parents toxiques considèrent la révolte où les différences   individuelles comme une attaque personnelle. Ils se défendent en renforçant l’incapacité et la dépendance   de l’enfant. Au lieu d’encourager un développement sain, ils le sapent,   souvent persuadés que c’est pour le bien de l’enfant. Il en résulte des vrais   ravages sur l’amour propre de l’enfant :
 
  - il devient ainsi de plus en plus dépendant.
  - Il a un besoin grandissant de croire que ses parents sont là pour lui   donner sécurité et le nécessaire
  - Il accepte d’être responsable de la conduite de ses parents pour donner   un sens à leurs attaques physiques et émotionnelles.
 
  L’enfant pense soit qu’il est mauvais   et que ses parents sont bons, soit qu’il est faible et ses parents sont forts.
 
  Ces croyances restent ancrées :pour reprendre sa vie en main il faut affronter la vérité, ses parents   « divins » l’ont trahi au moment où il était le plus vulnérable.
 
  Pour se protéger de cette terrible vérité l’enfant préfère établir des mécanismes de défense :
 
  - la dénégation, en déguisant pour minimiser et même nier l’impact de   certaines réalités pénibles. Le déni peut aller jusqu’à oublier ce que les   parents ont fait.
  - Le recours à la rationalisation, en utilisant de « bonnes raisons »   pour expliquer et éliminer les faits douloureux. Elles servent à rendre   acceptable l’inacceptable.
  - Le déplacement des ressentiments, pour ne pas renoncer au mythe des parents   parfaits et déifiés, les enfants transfèrent leur colère sur une autre   personne.
 
  La mort n’enlève rien au pouvoir des   parents au contraire, bien souvent la déification est amplifiée. Au lieu   de se libérer d’eux, les survivants restent prisonniers de leurs émotions.
 
  Il est important de remettre sur terre   les parents toxiques pour pouvoir porter sur eux un regard réaliste et ainsi   rééquilibrer les relations.
 

  II. LES   DIFFERENTS TYPES DE PARENTS TOXIQUES
 
  1) les   parents déficients
 

  Les parents ont des devoirs vis à vis de leurs enfants : pourvoir à leurs   besoins matériels, protéger les enfants de tout dommage physique et   émotionnel, répondre aux besoins de leurs enfants en matière d’amour et   d’attention, fournir à l’enfant des directives d’ordre moral.
 
  Les parents déficients sont souvent dans l’incapacité à répondre aux   besoins de leurs enfants et dans   de nombreux cas ils comptent sur leurs enfants pour prendre soin de leurs   besoins à eux et ils l’exigent   même.
 
  Dans ce cas les rôles familiaux deviennent flous, déformés ou inversés.   L’enfant n’a plus de modèle pour apprendre et progresser, il part à la dérive   dans un océan hostile de confusion.
 
  L’enfant est privé de son enfance et cela peut prendre différentes formes :
 
  - l’enfant doit se changer en adulte pour remplir les tâches d’un parent déficient (ex : ménage, s’occuper des frères et soeurs, de la mère   dépressive). Souvent il échoue dans ce   rôle d’enfant-parent, il en retire   des sentiments de culpabilité et de ne pas être à la hauteur. Adulte, il   entre dans un cercle vicieux : accepter des responsabilités pour tout,   échouer irrémédiablement, se sentir coupable et incapable et réagir   en redoublant d’efforts La personne est asservie, elle cherche sa valeur   personnelle dans le travail et ne met   pas de limites.
 
  - L’enfant porte secours à un parent   déficient (obsédé, drogué, brutal ou excessivement dépendant) en devenant   responsable de ce parent. L’enfant   devient codépendant et par la même occasion une victime. Ce comportement   le suivra toute sa vie, il cherchera quelqu’un à sauver. La personne aura   beaucoup de difficultés à définir sa propre identité et à fixer des   limites.
 
  Labsence physique d’un parent   (suite à un divorce par exemple) provoque un sentiment   particulièrement douloureux de vide et de manque chez l’enfant. Ce   dernier rationalise souvent en prenant sur lui la responsabilité de   l’événement. Il se déteste, il n’a pas de sens ni de but dans sa vie, le   sentiment d’invisibilité causera beaucoup de dommages dans sa vie.
 
  Ces parents toxiques, déficients, suscitent souvent de la pitié et leurs enfants ressentent des sentiments   protecteurs à leur égard.
 

  Pour ces personnes il est important de voir qu’on les a forcées à grandir   trop vite et qu’on leur a volé leur enfance.
 
  2) Les   parents dominateurs
 

  L’autorité est bonne si elle est adaptée au stade de l’enfant tant qu’il est   petit, il a besoin d’être gardé et protégé.
 
  L’autorité devient abusive, si elle retient l’enfant et l’empêche de faire   ses propres expériences. L’enfant   devient alors craintif et anxieux, il aura toujours besoin du conseil des   parents qui l’envahissent, le manipulent et le   dominent. Il a un grand sentiment d’impuissance. La crainte de ne plus être nécessaire est   souvent le moteur de ces parents dominateurs et ils se justifient avec   «c’est pour ton bien ». Ces parents ont une profonde insatisfaction et une   peur d’être abandonnés. L’indépendance de l’enfant est une menace pour   eux.
 
  L’autorité peut être manifeste, c’est alors un contrôle direct qui   s’accompagne souvent d’intimidation et d’humiliation. Les sentiments et   les besoins de l’enfant doivent se subordonner à ceux des parents, leur   opinion n’a aucune valeur, leurs besoins et désirs ne sont pas importants.   S’il accède à l’indépendance, les parents sont au désespoir.
 
  Ces derniers utilisent alors des tactiques comme le retrait de l’affection   ou la prédiction de catastrophes pour faire revenir l’enfant. Celui ci se   sent alors coupable, en colère, frustré et avec le sentiment profond d’avoir trahi ses parents.
 
  L’argent est également un moyen utilisé pour tenir les enfants dans un   état de dépendance.
  Certains parents dominateurs contrôlent leurs enfants en les traitant comme   s’ils étaient faibles et incapables, alors que cela ne correspond pas à la   réalité. L’enfant puis l’adulte doit continuellement faire ses preuves et   il n’y a jamais approbation des parents.
 
  Les parents manipulateurs.
 

  Si la manipulation est un instrument de contrôle délibéré, elle devient   destructrice. Les parents cachent leurs motivations, l’enfant est dans   la confusion.
 
  Les parents jouent au « bon samaritain » en provoquant des situations   ou l’enfant a besoin d’eux. L’enfant   n’est plus libre et le sentiment de compétence est étouffé. S’il essaie   d’exprimer sa frustration, il se sent   coupable devant la « bonté » du parent et ce dernier prend des attitudes de   «martyr».
 

  Il y a souvent dépression chez   l’adulte qui avait de tels parents.
 
  La rivalité fraternelle est également utilisée en comparant les enfants,   les uns aux autres. L’enfant est alors poussé à faire ce que les parents   désirent pour regagner leur faveur.
 
  Il y a 2 façons de réagir, mais dans les deux cas on est contrôlé par les   parents:
 
  - La capitulation.
 
  - La révolte. En se révoltant l’enfant essaie de se libérer de la fusion   et du contrôle étouffant. C’est une révolte autodestructrice car en   réaction à un parent et non une manifestation active de libre choix.
 
  La révolte et l’autodestruction peuvent subsister longtemps après la mort   des parents qui exercent une sorte de contrôle outre-tombe. Les croyances   et la culpabilité transmises par les parents morts continuent à diriger les   personnes restantes.
 
  3) Les   parents alcooliques
 

  L’alcoolisme est un secret de famille, on dénie la réalité, on ment, on   excuse, on dissimule. Cela entraîne le chaos émotionnel chez l’enfant, il   ressent beaucoup de honte. Le   secret devient un ciment qui unit pour maintenir la cohésion de la famille.   On joue à la « famille normale »,   l’enfant n’arrive plus alors à développer un sentiment de confiance en lui,   s’il doit constamment mentir sur ce qu’il pense en lui. Il se sent   coupable, il a peur de révéler le secret et pour ne pas trahir la   famille, il devient solitaire. Il développe   une loyauté perverse envers les personnes qui partagent son secret.
 

  Les enfants de parent alcoolique deviennent extrêmement tolérants pour accepter l’inacceptable.
 
  Il arrive souvent qu’ils se marient eux aussi à des alcooliques ou à des   personnes violentes. Pourquoi cette répétition du passé ? Ils ont l’espoir de   pouvoir sauver leur conjoint.
 
  La recherche des mêmes schémas émotionnels familiers est une pulsion commune   à tout le monde, même si les sentiments qu’ils entretiennent sont douloureux   ou destructeurs. Ce qui est familier procure une impression de réconfort et   une structure pour notre vie. Nous connaissons les règles et nous savons à   quoi nous attendre. Plus important, nous   reconstituons les conflits du passé parce que cette fois, nous espérons leur   trouver une bonne solution : « je vais gagner la bataille, cette fois, je   vais y arriver. » Cette reconstitution de vieilles expériences douloureuse   est appelée « répétition   obsessionnelle ».
 
  Dans ces familles d’alcooliques les enfants jouent un rôle qui leur est   attribué:
 
  - L’enfant prend le rôle du parent,   car l’alcoolique « l’enfant terrible » de la famille ne laisse de place à   aucun autre enfant dans la famille. L’enfant est alors ignoré, il n’a pas   le soutien émotionnel dont il aurait besoin. Il se sent invisible,   responsable des sentiments des autres et ne veut causer de chagrin à   quiconque. Il se sent coupable car incapable d’arranger la vie des   parents.
 

  - L’enfant copain :pour ne   pas être battu, il boit avec le parent alcoolique. La boisson devient un   lien, un secret. L’enfant ressent ça comme de la camaraderie, de l’amour,   de l’acceptation. Dans leur avenir, ils deviennent eux mêmes souvent   alcooliques en se conformant aux comportements de leurs parents, en les   imitant et en s’identifiant à eux.
 
  - L’enfant méfiant, l’enfant   culpabilisé : les enfants de parents alcooliques ont peur de   l’intimité, ils ont appris que les gens qu’ils aiment sont imprévisibles   et qu’ils leur feront mal. Ils sont donc méfiants et persuadés que s’ils   laissent quiconque l’approcher de près, on leur fera du mal avant de les   laisser tomber. Les parents alcooliques sont totalement imprévisibles, bien   un jour, mal le lendemain. Les règles changent sans cesse, l’enfant n’est   jamais à la hauteur. Il est systématiquement critiqué, il devient un   bouc émissaire et même responsable de l’éthylisme. L’enfant se sent   coupable, il se livre à des comportements autodestructeurs (délinquance)   ou se punit soi-même en manifestant des symptômes émotionnels et physiques.
 
  - L’enfant en or : certains   doivent être le héros de la famille. Il est poussé par les compliments. Il   s’épuise alors sans pitié pour lui même vers une perfection impossible à   atteindre. Son estime personnelle devient tributaire des félicitations,   des récompenses et de ses performances scolaires, au lieu d’être fondé sur   une confiance intérieure. Ils ont souvent le besoin de diriger tout et   tout le monde, parfois par la manipulation qui éloignent d’eux ceux   qu’ils aiment.
 
  - L’enfant accusé : le conjoint   sobre de l’éthylique est souvent codépendant ou permissif. Il s’établit   dans les familles alcooliques un équilibre précaire. Tout essai soit par   l’alcoolique ou un autre membre de la famille de s’en sortir déséquilibre   l’ensemble. Il arrive que le codépendant n’ait pas envie que cela change,   car il retire souvent de cette situation des bénéfices comme admiration,   pouvoir sur la famille.
 
  Il s’en suit que celui qui a envie de sortir de ce cercle vicieux est   accusé.
 
  Les enfants de parents alcooliques espèrent   souvent que la vie de famille va changer. Il faut abandonner cette idée, leur bien être ne doit pas dépendre de   leurs parents. Eux les enfants peuvent changer, il est profitable pour   eux de se joindre à des organisations telles « Adultes-enfants d’alcooliques   » pour accélérer leur travail sur eux mêmes.
 
  4)Les violences verbales, lorsque les   marques sont intériorisées
 

  L’abus verbal consiste à lancer des attaques répétitives contre l’aspect   physique de l’enfant contre ses capacités intellectuelles, sa compétence ou   sa valeur en tant qu’être humain.
 
  Ces abus peuvent être :
 
  - directs : en accusant l’enfant d’être stupide, bon à rien ou laid.
 
  - moins directs : railleries, sarcasmes, surnoms insultants, remarques   dévalorisantes souvent sous le masque de l’humour.
 
  L’enfant n’est pas capable de faire la différence entre vérité et   plaisanterie, entre menace et taquinerie. Il croit ce que les parents   disent de lui et ça le marque surtout si ces actes abusifs sont fréquents   et cruels. Ces enfants puis adultes, traversent la vie, les nerfs à vifs,   s’attendant à être blessés et humiliés. Ils se protègent par la timidité, la   méfiance.
 
  Leurs parents ne tiennent pas compte des sentiments de l’enfant ni des effets   à long terme de ces paroles sur l’image de soi qui est en train de se   développer chez l’enfant. Ils déclarent souvent que ces violences verbales   sont pour l’éducation de l’enfant donc pour son « bien ». En fait ces parents combattent ainsi leurs   propres sentiments d’incapacité, ils marquent avec ces attaques, leur   supériorité et réussissent ainsi à nier leurs propres sentiments d’incapacité.
 
  Le parent rival entre en compétition avec son enfant souvent au moment   de l’adolescence car il se sent menacé. Une mère voit dans sa fille une   rivale qu’elle dénigre. Un père ressent une menace peser sur sa virilité et   son autorité alors il humilie et ridiculise son fils. Inconsciemment ces   parents veulent faire de sorte que leurs enfants ne puissent pas les   surpasser. Les enfants reçoivent beaucoup de messages inconscients. Ils   ne s’autorisent souvent plus la réussite, il arrive qu’ils sabotent celle ci   et qu’ils se mettent comme limites de ne pas surpasser les parents.
 
  La trace indélébile des insultes : les insultes cruelles, les sermons,   les accusations et les noms avilissants infligent de grands dégâts à l’estime   de soi d’un enfant et y laissent de profondes cicatrices psychologiques. Ces   abus portent préjudice à la confiance en eux mêmes, en leur propre valeur.
 
  Les parents perfectionnistes imposent à leurs enfants des buts, des   ambitions impossibles à atteindre, des règles toujours changeantes. Ils   attendent de leurs enfants de réagir avec un degré de maturité difficile à   atteindre car ils n’ont pas l’expérience nécessaire. Si l’enfant échoue, il   devient un bouc émissaire pour endosser les problèmes familiaux. Ils le tyrannisent avec des exigences de   perfection et se servent des violences verbales dévalorisantes pour se sentir   eux - mêmes forts et pleins d’autorité. Les enfants de tels parents   choisissent en général entre deux voies :
 
  - ils s’épuisent sans relâche à gagner l’affection ou l’approbation des   parents.
 
  - Ils se révoltent et choisissent l’échec pour avoir l’impression de ne   pas capituler devant les exigences des parents.
 
  Les mots meurtriers tels que « je voudrais que tu sois mort »   infligent une souffrance et la confusion chez l’enfant. Il emmagasine ces   messages et il présente souvent des tendances suicidaires à l’âge adulte comme   pour réaliser cette «prophétie ». L’enfant croit ce que disent son père,   sa mère de lui. Il intériorise, c’est à dire intègre dans son inconscient. Il   pense alors vraiment qu’il est mauvais, bon à rien : il doute qu’il soit   capable, estimable, digne d’amour.
 
  5) Les   sévices corporels
 

  Définition des abus corporel : c’est tout comportement qui inflige une   grande douleur physique à un enfant qu’il laisse ou non des traces   apparentes. Si les sévices corporels dépassent une certaine limite c’est un   crime contre l’enfant.
 
  Il y a actuellement prise de conscience publique face à ce problème, le   système juridique est amené à fixer des limites aux châtiments corporels ce   qui n’était pas le cas autrefois.
 
  Ce type de parents abusifs présentent un grand manque de contrôle dans   leurs impulsions. Quand ils éprouvent de forts sentiments négatifs, ils   frappent leurs enfants pour se défouler. C’est une réaction   automatique, impulsion et action (coups)sont une seule chose sous l’effet du   stress. Ces parents violents viennent souvent de famille où ces abus   étaient courants et ils arrivent à l’âge adulte avec sur le plan   émotionnel des déficience et des carences. L’enfant est pour eux un substitut parental qui devrait combler leurs   besoins émotionnels. Ils deviennent enragés quand l’enfant n’arrive pas à   satisfaire leurs attentes et alors ils les frappent.
 
  L’abus d’alcool, de drogue détruit aussi le contrôle des impulsions.
 
  Un climat de terreur s’installe, les enfants ont peur même pendant les   moments calmes car ces abus sont imprévisibles. Ces expériences de violence   génèrent une forte crainte durable,   d’être blessé et trahi, cette crainte les poursuit toute leur vie. Ils ne   font plus confiance, s’attendent au pire de la part des autres, enferment   leurs émotions dans une armure et ne laissent personne devenir proche.
 

  La justification
 
  Certains enfants ne sauront jamais ce qui a déchaîné ces actes.
 
  D’autres parents se justifient, essaient d’expliquer :
 
  - en rejetant la faute sur une tierce personne. La véritable cause de la   violence ne disparaît pas, la colère donc la violence pourra à nouveau se   déclencher.
 
  - En affirmant que « c’est pour le bien de l’enfant » pour son éducation afin   qu’il ne tourne pas mal, qu’il devienne plus endurant, plus brave et plus   fort.
 
  - La Bible est souvent utilisée dans ce contexte pour justifier l’utilisation   de la violence.
 
  Les recherches montrent que les coups n’ont qu’un effet dissuasif   temporaire, mais qu’ils créent chez l’enfant des forts sentiments de rage, de   rêves de vengeance et de haine de soi.
 
  La violence passive
 

  Un parent qui reste là en laissant ses enfants se faire brutaliser sans   intervenir est coupable d’abus passifs. Il n’intervient pas par peur, par   dépendance ou par besoin de maintenir le statu-quo de la famille. Ces parents   passifs deviennent eux mêmes des enfants effrayés, faibles, passifs face à   la violence du conjoint, alors ils abandonnent leur enfant en se protégeant.   Il arrive que leurs enfants battus les   excusent et les protègent parce qu’ils voient en eux également une victime.
 
  L’apprentissage de la culpabilité
 

  Les enfants acceptent d’être tenus pour coupables des crimes perpétrés à   leur égard. Ils croient les deux mensonges que les parents leur font croire :
 

  « Tu es méchant, tu es battu à cause de cela ». Ces mensonges ne sont pas   remis en question par l’enfant même à l’âge adulte parce qu’ils viennent des   parents qui savent tout et disent vrai. L’enfant se prend à se dégoûter de   soi même.
 
  Mauvais traitements et amour
 

  Il y a parfois association de mauvais traitements et moments de tendresse.   Ces messages de natures différentes augmentent la confusion chez l’enfant.
 
  L’enfant gardien du secret familial.
 

  L’enfant ne veut pas trahir le secret   familial, il est effrayé, il a peur des conséquences. La relation   avec les parents devient une comédie, on essaie de donner à l’extérieur   l’image d’une famille normale.
 
  La maltraitance : un carrefour émotionnel
 

  Les enfants maltraités ont en eux un chaudron de rage qui bouillonne.   Quand ils sont adultes, cette colère refoulée peut s’exprimer de plusieurs   manières :comportements violents (jusqu’au crime), somatisation   (mal de tête), dépression.
 
  Ils ne deviennent pas forcement des parents violents, au contraire ils   peuvent avoir beaucoup de difficultés pour appliquer une discipline à leurs   enfants.
 

  6) Violences   et abus sexuels
 

  L’inceste est sans doute l’expérience humaine la plus cruelle, la plus   perverse.
 
  Définition de l’inceste :
 

  - du point de vue légal c’est le rapport sexuel entre parents de même sang.
 
  - Du point de vue psychologique, l’inceste inclut les contacts physiques avec   la bouche, les seins, les parties génitales, l’anus ou autre partie du corps   de l’enfant dans   le but de provoquer l’excitation sexuelle de l’agresseur. Celui ci   n’est pas obligatoirement un parent de sang, il peut être un parent par   alliance ou remariage.
 
  Il y a d’autres types de comportements   incestueux ou il n’y a pas contact avec le corps de l’enfant comme :   l’exhibitionnisme, la masturbation en présence de l’enfant, faire poser   l’enfant pour des photos pornographiques, épier l’enfant quand il est nu,   faire des remarques corruptrices et sexuellement explicites à l’enfant.
 
  Tous ces   comportements exigent le secret.
  Ces actes incestueux avec ou sans contacts sont destructeurs sur le plan   émotionnel pour l’enfant.
 
  Depuis quelques années il y a prise de conscience devant ces abus. Il reste   beaucoup d’idées reçues à évacuer, par exemple que l’inceste serait un   phénomène rare qui arriverait dans des familles pauvres et que les agresseurs   seraient des inadaptés sociaux.
 
  Une « si gentille famille »
 

  La plupart des familles incestueuses donnent une image tout à fait normale   au reste du monde, elles gardent cette apparence pendant de nombreuses   années, parfois pour toujours. Les parents peuvent même exercer des   responsabilités au plus haut niveau sur le plan associatif ou religieux, présenter   les plus hautes garanties morales.
 
  Pourtant à l’intérieur de la famille il n’y a pas de relations franches,   aimantes et pas de communication. Chaque   membre de la famille souffre d’une grande solitude affective, il y a   dissimulation, insatisfaction, stress et manque de respect.
 
  Le parent agresseur cherche à l’intérieur de la famille, dans la personne de   l’enfant la compensation pour le manque dont il souffre, c’est lui le   responsable.
  L’enfant cède soit parce qu’il y a coercition (contrainte) psychologique   ou parce qu’il y a menaces de sévices corporels, d’humiliation ou   d’abandon.
 
  Pourquoi les enfants ne dénoncent pas.
 

  Les agresseurs utilisent souvent la menace pour faire taire la victime   : « je te tuerai...je te battrai... personne ne te croira... j’irai en   prison... ça rendra maman malade... »
 
  D’autres agresseurs ont recours à la violence physique, la majorité   des enfants abusés sont maltraités sur le plan émotionnel et physique.
 
  L’enfant garde le silence non parce qu’il a peur de la violence, mais il craint de   désunir la famille en causant des ennuis à l’un des parents, la loyauté est   très puissante.
 

  L’enfant agressé perçoit l’interdit et la honte dans le comportement de   l’agresseur. Ils savent qu’ils sont violés, ils se sentent salis. Ils   intériorisent la faute et ils sont persuadés que c’est entièrement leur   faute. Cette pensée nourrit de forts sentiments de dégoût de soi et de honte.
  L’enfant refuse de considérer que le   parent est mauvais.
 
   Ils pensent que personne ne va croire leur   horrible secret, ils se sentent seuls à l’intérieur et à l’extérieur de   la famille. Cette solitude les ramène vers l’agresseur le seul à leur   accorder de l’attention.
  Certaines filles victimes de leur père se sentent coupables d’avoir trahi   leur mère et cela augmente encore leur culpabilité.
 
  La jalousie parentale.
 

  L’inceste lie la victime à l’agresseur d’une façon intense et folle. En   particulier dans le cas père/ fille, le père devient souvent obsédé par sa   fille et fou de jalousie vis à vis des garçons avec qui elle sort. Il vit   cela comme une trahison, un rejet, une infidélité et un abandon. Il arrive de   la battre de la menacer verbalement pour lui mettre dans la tête qu’elle   n’appartient qu’à un homme, à papa. Ces messages sont aussi destructeurs   que l’inceste lui même car à l’âge adulte ils l’empêchent de vivre   normalement l’attachement à une autre personne. Ces victimes d’inceste prennent   souvent l’obsession pour de l’amour, elles ont de la peine à se convaincre   qu’elles sont victimes.
 
  Recouvrir le volcan.
 
  Beaucoup de victimes se fabriquent un écran psychologique qui repousse ces   souvenirs au delà du champ de la conscience. Ils peuvent resurgir brutalement   à cause de certains événements (naissance, mariage, mort) ou lors d’une   thérapie. L’inconscient protège ces victimes de ces souvenirs, et il les   laisse resurgir quand la personne est prête à les affronter.
 
  Le partenaire silencieux.
 

  Beaucoup de filles victimes éprouvent   plus de colère envers la mère qu’envers leur père, l’agresseur. Elles se   posent la question « que savait-elle ? ». Il y a :
 
  - celles qui ne savent rien.
 
  - Le partenaire silencieux qui choisit d’ignorer les indices de l’inceste en espérant se protéger et protéger la   famille.
 

  - la mère qui apprend que les enfants sont violés et ne fait rien :   c’est la plus coupable.
 
  Souvent ces partenaires silencieux ont été eux mêmes maltraités au cours de   leur enfance. Ils souffrent d’une faible estime de soi et l’inceste leur fait   revivre les affres de leur enfance.
 
  L’héritage de l’inceste.
 

  Les adultes violentés pendant leur   enfance ont hérité trois sentiments :
 
  Celui d’être   Dégoûtant, Détruit, Différent ( les trois D). Les sentiments de   dégoût de soi entraînent parfois les personnes dans des relations   avilissantes avec exploitation et trahison ; Ils revivent ainsi le scénario   familial.
 
  La plupart ont des difficultés dans les relations amoureuses, soit l’amour   physique les répugne ou alors ils sont hyperactifs sexuellement ce qui augmente   encore leur dégoût d’eux mêmes.
 
  Certains retournent contre eux mêmes la douleur et la rage, ils souffrent   alors de dépression, de migraines ou prennent du poids.
 

  D’autres cherchent la punition, ils se prostituent sabotent leur travail,   deviennent des délinquants.
 
  Paradoxalement les victimes d’inceste   restent souvent attachées à leurs parents, elles ne veulent renoncer au mythe de la   famille heureuse, et rechercheront toujours l’amour et l’approbation des   parents.
 

  III. LE   « SYSTEME » FAMILIAL
 

  La famille est un « système de personnes liées par des rapports actifs ;   chaque membre a une influence profonde sur l’autre parfois inconsciemment.   C’est un réseau complexe d’amour de jalousie, de joie, de culpabilité et   autres émotions.
 
  Le système familial représente toute la réalité de l’enfant et il prend les   décisions en fonction de ce qu’il a appris dans sa famille. Ce système est le   résultat d’accumulation de sentiments de règles et de croyances transmises de   génération en génération par nos ancêtres.
 
  Les croyances familiales sont des attitudes, des perceptions et des   concepts profondément enracinés, à propos des gens, des relations et de la   morale. Elles déterminent le comportement des parents avec les enfants et   la conduite à attendre de la part des enfants. Si les parents sont toxiques ces croyances   sont presque toujours égocentriques, elles font du tort à   l’enfant. Par exemple « les enfants doivent du respect aux parents en toutes   circonstances ».
 
  Les parents toxiques s’opposent à toute réalité extérieure remettant en   question leurs opinions. L’enfant manque de subtilité pour distinguer la   vraie réalité de la réalité déformée. Ces croyances peuvent être sous forme   de conseils : « tu devrais », « il faudrait » ou alors elles sont   inexprimées, mais perceptible d’après le comportement et transmises   inconsciemment.
 
  Les règles sont les manifestations des croyances. Elles entraînent   une contrainte.
 
  Quand les règles sont exprimées clairement « Fais et ne fais pas », elles ont   l’avantage de pouvoir être remises en question. Ce qui n’est pas le cas pour les règles inexprimées « ne m’abandonne   pas », « n’arrête pas d’avoir besoin de moi »,il est plus difficile de les   identifier.
 
  Les enfants suivent ces règles   familiales par loyauté pour ne pas trahir la famille. Ce besoin   inconscient d’obéir éclipse leurs   besoins et désirs conscients. Pour être capable d’exercer le libre   arbitre, il faut faire la lumière dans l’inconscient, démasquer et rejeter   ces règles destructrices.
 
  Les limites
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  Les familles malsaines découragent l’expression individuelle. Il y a   fusion, on gomme les limites personnelles, on soude ensemble les membres   de la famille. Les sentiments, les comportements, les décisions n’appartiennent   plus à la personne, elle est un   appendice de la famille. Dans ces familles l’identité et l’illusion   d’être en sécurité dépendent en grande partie de cette sensation de fusion.   Elle crée une dépendance presque totale d’une approbation extérieure. On a très peur d’être rejeté.
 

  L’équilibre familial.
 
  Chaque famille crée son propre équilibre pour atteindre une certaine   stabilité. Dans une famille toxique garder l’équilibre est un véritable   exploit, le chaos étant leur façon de vivre. Souvent il arrive qu’ils   augmentent le chaos pour ramener la famille à son équilibre connu,   sécurisant, mais malsain. Ils essayent de maintenir cet équilibre par :
 
  - la dénégation, elle minimise,   réduit, ridiculise ou débaptise le comportement destructeur (quelqu’un   qui bat son enfant est un éducateur strict )
 
  - la projection. Pour éviter la   responsabilité de leur propre comportement, les parents ont besoin d’un   bouc émissaire, ils choisissent l’enfant.
 
  - Le sabotage de l’effort du parent perturbé pour s’en sortir afin de le ramener   dans l’équilibre malsain.
 
  - Le secret, c’est un lien qui   rassemble la famille surtout quand l’équilibre est menacé.
 
  Deuxième partie : SE LIBERER DE SES PARENTS   TOXIQUES ET RETROUVER LE CONTROLE DE SA VIE
 
 
L’auteur propose une stratégie en plusieurs étapes pour reprendre sa   vie en main, celle ci a aidé innombrables de ses patients. Certains peuvent   faire ce travail seuls, d’autres ont besoin de l’aide d’un professionnel.
 
  1) Le   « pardon » en question
 
  Le pardon n’est pas la première étape   vers la guérison. En fait il n’est pas nécessaire de pardonner à ses   parents pour se sentir mieux dans sa peau et changer de vie. D’ailleurs,   beaucoup de patients qui avaient pardonnés à leurs parents toxiques   n’allaient pas mieux.
 
  Il y a deux aspects dans le pardon :
 
  - le fait de renoncer à son besoin de   vengeance
 
  - le fait d’absoudre de toute   responsabilité le coupable
 
  La vengeance est une motivation   normale, mais négative car elle s’attaque à notre bien être émotionnel et   mobilise beaucoup d’énergie. Laisser tomber la vengeance est difficile, mais   une étape saine.
 

  Absoudre   quelqu’un inconditionnellement des actes dont il s’est rendu coupable est   injuste. Cet aspect du pardon empêche beaucoup de gens à s’en   sortir car il diminue la capacité à laisser aller les émotions refoulées   comme la colère, la tristesse. Les   personnes ont besoin de se mettre en colère à propos de ce qui leur est   arrivé. Elles ont besoin de pleurer sur le fait qu’elles n’ont jamais reçu   l’amour qu’elles cherchaient auprès de leurs parents.
 
  L’auteur pense que le pardon n’est justifié que quand les parents font   quelque chose pour le mériter. Les parents toxiques doivent   reconnaître ce qui est arrivé, en prendre la responsabilité et montrer leur   désir et leur volonté de changer. Pardonner unilatéralement à des parents   qui ne reconnaissent pas leurs torts risque de compromettre gravement le   travail émotionnel qui doit être accompli. La paix de l’esprit et des   émotions arrive quand on se soustrait au contrôle de ses parents toxiques,   sans nécessairement avoir à leur pardonner.
 
  2) Devenir adulte : la fusion parents   toxiques- enfants victimes
 
  Les enfants de parents toxiques ont un tel besoin d’approbation que cela   les empêche de vivre comme ils le veulent, la fusion dépasse les justes limites. Il y a deux sortes de fusion :
 
  - la première consiste à céder continuellement aux parents pour les calmer
 
  - la seconde consiste à faire juste le contraire. C’est aussi une emprise   car les parents gardent un énorme contrôle sur le bien être émotionnel et le   comportement de leur enfant.
 
  Les convictions familiales fusionnelles.
 
  Avant d’entreprendre un cheminement vers un changement de vie, il est   essentiel de prendre conscience des connexions qui peuvent exister entre des   croyances erronées, des sentiments négatifs et des comportements   autodestructeurs.
 
  Il faut identifier ces convictions qui influencent les sentiments et les   comportements par exemple : « c’est à moi de rendre mes parents heureux   ou fiers ... je suis tout pour mes parents » «quoi qu’ils aient pu me faire,   je dois toujours les honorer ». Ces opinions sont autodestructrices elles   empêchent une personne d’être quelqu’un de distinct d’indépendant. Elles aggravent   la dépendance et dépossèdent la personne de sa maturité d’adulte. Ces   croyances rendent la personne totalement responsable de l’humeur et du   bien-être de ses parents. Elle fonde la majorité des décisions de sa vie   sur l’effet qu’elles auront sur ses parents, elle renonce à son libre   arbitre car ils se sentent responsables de leurs sentiments.
 
  Fausses convictions et sentiments douloureux
 

  Les convictions autodestructrices mènent toujours à des sentiments   douloureux. En analysant ces sentiments on commence à comprendre à la fois   les croyances qui les font naître et les comportements qui en ont résulté.   Nous éprouvons tous de fortes réactions émotionnelles à l’égard de nos   parents. Certaines personnes connaissent ces sentiments. D’autres se   protègent de l’intensité de leurs émotions en les enfouissant en eux, il   faut parfois l’aide d’un professionnel pour les récupérer. Ces sentiments qui causent des problèmes   concernent la culpabilité, la peur, la tristesse et la colère. En   essayant de trouver le lien entre les croyances familiales et les sentiments   on constate que beaucoup de sentiments ont leurs racines dans ces   convictions. Par exemple : « je me sens coupable quand j’ai fait quelque   chose qui les contrarie parce que je ne dois ni dire, ni faire quoi que ce   soit susceptible de faire de la peine à mes parents ».
 
  Comportements de réaction
 

  Les croyances donnent les règles, ce que vous ressentez vous fait obéir à ces   règles, et c’est ce qui entraîne vos manières d’agir et de réagir. Si l’on   veut changer de comportement il faut faire le travail de changer les   convictions ainsi que les sentiments afin de pouvoir changer de règle de   conduite. Il y a deux types de comportements :
 
  - les comportements de soumission   : je cède à mes parents quels que soient mes sentiments, il m’arrive   souvent de ne pas leur dire ce que je pense, ce que je ressens, j’essaie de   toutes mes forces de les changer, je continue à être le dépositaire des   secrets de la famille.
 
  - Les comportements agressifs : je   me dispute continuellement avec mes parents pour leur prouver que j’ai   raison, souvent je crie, je hurle, j’injurie mes parents pour leur prouver   qu’ils ne peuvent pas me contrôler.
 

  Avant de pouvoir retrouver son véritable moi, il faut commencer à remettre en   question les croyances réductrices et les comportements autodestructeurs,   pour ensuite les rejeter et laisser émerger ses propres désirs.
 
  3) Les   débuts de l’autonomie
 

  L’indépendance émotionnelle n’implique pas qu’on se sépare de ses parents.   C’est quand on se sent libre d’avoir ses propres convictions, sentiments   et comportements, séparés de ceux de ses parents (ou des autres ), qu’on   est un être qui se définit lui-même, donc « autonome ». L’autonomie doit   avoir une certaine souplesse, nous devons trouver un équilibre entre notre intérêt et le respect des sentiments   d’autrui. L’essentiel est d’être   vrai avec soi-même, de faire ses propres choix et de se sentir libre   d’être d’accord ou non avec ses parents.
 
  Du bon usage de l’égoïsme.
 

  Certaines personnes ne savent pas se défendre parce qu’elles confondent   autonomie et égoïsme. Elles croient que c’est leur devoir d’ignorer   leurs propres besoins en faveur de ceux de leurs parents. Ces personnes   réagissent alors de façon automatique par une attitude conciliante et   consentante. Ce comportement donne un pouvoir considérable aux parents. Pour   détruire ce schéma de comportement elles doivent commencer à réfléchir sur   ce qu’elles veulent, elles, face aux exigences des parents.
 
  Répondre et non réagir
 

  Pour reprendre en partie le contrôle de sa vie il faut apprendre à ne plus réagir automatiquement. Il est important d’apprendre   à répondre par des réponses non défensives qui évitent l’escalade dans le   conflit.
 
  Le comportement non défensif
 

  C’est une technique qu’il faut apprendre et pratiquer, si l’on reste calme en refusant d’être mis en déroute, alors on garde   tout son pouvoir. Il faut s’entraîner à donner des réponses non   défensives qui aident à briser le cycle : attaque, retraite, défense et   escalade. (Exemple : « je suis désolé, mais je ne suis pas d’accord », «   reparlons de cela quand vous ne serez pas aussi contrarié » « vous avez le   droit d’être de cet avis » etc. )
 
  Quand on essaie de discuter, de   s’excuser, de les faire changer d’avis on abandonne beaucoup de son pouvoir. Si l’on utilise des réponses non défensives, on ne demande   rien, donc on ne peut pas être repoussé.
 

  Les déclarations   de principe peuvent aussi aider à moins réagir, elles définissent ce   qu’on pense et croit, ce qu’on veut faire et non, ce qui est négociable ou   pas. Avant d’émettre une déclaration de principe, il faut se   préparer et déterminer sa position.
  Toute décision fondée sur le choix, nous éloigne de l’impulsivité.
 
  Le face à face
 
  Il est important de mettre en pratique les réponses non défensives dés que   l’on a saisi le principe. On peut commencer par des déclarations de principe   sur des sujets anodins.
  Lorsqu’on se détermine mieux soi-même, sur un mode plus réfléchi qu’impulsif,   lorsqu’on fera des déclarations claires à propos de ce qu’on pense et   croit et qu’on fixera des limites de ce que l’on est prêt à faire ou non,   la relation avec les parents ne pourra que changer.
 
  4) Les   parts de responsabilité
 

  Il est nécessaire d’effectuer un   changement majeur d’opinion à propos du responsable des malheurs de son   enfance, sinon on supporte soi-même la responsabilité. A partir de ce   chapitre l’auteur propose un travail à un niveau beaucoup plus émotionnel. Il   est parfois utile d’avoir de l’aide à ce stade ( groupe de soutien,   thérapeute, ami...)
 
  La responsabilité des parents.
 

  Il est important de rejeter la responsabilité des événements douloureux de   son enfance et la remettre à sa véritable place. L’auteur   conseille de se trouver un moment où on est seul avec soi-même et de parler à   haute voix à l’enfant qui est en soi. On peut aussi utiliser une photographie   pour se remémorer combien on était petit et sans défense. En premier lieu, on   rejette la responsabilité de ce qu’on se reproche : « Tu n’étais pas   responsable ...de leur manque d’attention, des injures qu’ils t’adressaient,   du fait qu’ils n’étaient pas heureux, de leurs problèmes, de ce qu’ils faisaient   en état d’ivresse, etc...».
 
  Deuxièmement, toujours à haute voix, il faut remettre la responsabilité à sa   vraie place : « Mes parents étaient responsables de... ». De nouveau on   ajoute les déficiences des parents qui   s’appliquent à son expérience.
 
  Il faut du temps pour que les   sentiments rattrapent cette nouvelle conscience des responsabilités et souvent   on cherche des excuses pour ses parents surtout s’ils étaient pas à la   hauteur, malades ou pleins de bonnes intentions. L’important n’est pas de   savoir quelle a été leur part de responsabilité, mais de se rendre compte   qu’on n’était soi-même pas responsable. Les parents eux sont responsables autant de ce qu’ils ont   fait que de ce qu’ils n’ont pas fait.
 

  Les adultes qui ont été gravement maltraités pendant leur enfance ont   beaucoup de difficultés à remettre les responsabilités à leur place car ils essayent   de préserver le mythe de la bonne famille en croyant que c’est eux et non   leurs parents qui se conduisaient mal. Ils ont souvent besoin d’aide et de   jeux de rôle avec un thérapeute pour admettre la responsabilité des parents.
 
  Quand on commence à remettre la responsabilité à leur place, on ressent une colère intense à l’égard   des choses qu’on a subies et des gens qui les ont faites.
 
  La peur de sa propre colère.
 

  On peut être terrifié par toute la colère qui est en soi, elle est   chargée d’émotions dérangeantes. Pour se libérer de l’emprise des parents il   est important de passer par cette colère tout en la canalisant pour qu’elle   ne soit pas destructrice. Elle permettra de mieux se connaître et définir ses   limites. Comment la canaliser :
 
  - En se donnant le droit d’être en colère, elle signifie que quelque chose   doit changer
 
  - En extériorisant la colère, frapper un oreiller, hurler, en parler à   quelqu’un
 
  - En évacuant la colère par le biais d’activités physiques
 
  - En refusant de l’utiliser pour alimenter une mauvaise image de soi
 
  - En l’utilisant comme une voie pour   mieux déterminer ce qu’on est prêt à accepter et ce qu’on veut refuser, c’est   à dire pour fixer ses limites et ses frontières.
 
  La souffrance et le deuil.
 
  Le deuil est une réaction normale et nécessaire après une perte. Dans le   cas des enfants de parents toxiques il y a perte des sentiments de sécurité,   de confiance, de joie, de bons sentiments à l’égard de soi-même, etc. Il   est important d’identifier ces pertes et faire resurgir le chagrin refoulé   pour travailler sur ces sentiments et ainsi échapper à leur emprise. La   colère et le chagrin sont étroitement liés.
 
  Contourner son chagrin peut atténuer le sentiment de tristesse temporaire,   mais il sera toujours en soi, et il atténue le sentiment de bien-être. Là   aussi, il faut parfois l’aide d’un thérapeute, des jeux de rôle pour   déverrouiller la porte des sentiments et pour arriver à pleurer ses pertes.
 
  Pour être délivré de sa culpabilité d’enfant en soi, il faut ressentir et   exprimer sa colère et son chagrin, c’est un temps difficile plus ou moins   long, mais nécessaire pour un changement. Il est souhaitable de prendre   particulièrement soin de soi pendant ce temps, d’accepter de l’aide.
 
  Ses propres responsabilités d’adulte.
 
  Tout en remettant les responsabilités à leur place, l’adulte est responsable   de devenir un individu distinct de ses parents, il doit affronter la vérité   en ce qui concerne son enfance, trouver le courage de reconnaître le lien   entre les événements de son enfance et de sa vie d’adulte, changer de   comportements s’il est blessant et agressif.
 
  Il ne faut pas se décourager, c’est un processus, certaines étapes sont plus   faciles que d’autres.
 
  5) La   confrontation : un chemin vers l’indépendance
 

  Le travail sur soi des chapitres précédents a préparé la personne à la   confrontation. Ce face à face avec les parents peut paraître effrayant. Le but de la confrontation n’est pas   de se venger, ou de déverser la colère pour obtenir quelque chose de positif de   leur part, mais elle sert à vaincre une fois pour toute la peur de les   affronter, pour leur dire la vérité et pour déterminer le type de relations que vous pouvez avoir avec eux   désormais. Il ne faut pas considérer la réponse des parents comme   indicateur si la confrontation a été un succès, mais c’est un succès pour la   seule raison qu’on ait eu le courage de l’entreprendre.
 
  Pourquoi la confrontation ?
 

  Elle a opéré des changements positifs dans la vie de beaucoup de personnes.   Le fait d’y aller et d’affronte r certaines de ses peurs les plus profondes   sert à modifier l’équilibre entre les parents et les enfants. Si on   évite d’entreprendre cette démarche on renforce ses sentiments de faiblesse   et d’incapacité, on sape son respect de soi même. De plus, si on n’arrive pas au bout de sa peur, de   sa culpabilité et de sa colère envers ses parents on la transmet à son   partenaire et à ses enfants.
 
  Quand ?
 

  Il faut être prêt pour la confrontation et bien choisir son moment. Il ne   faut pas non plus la repousser indéfiniment. Les patients passent en général   par trois stades : ils pensent qu’ils ne pourront jamais faire cela, puis ils   le feront peut être un jour, mais pas maintenant ; enfin, ils demandent quand   ils peuvent le faire. Il est utile de bénéficier de soutien soit d’un groupe   ou d’un thérapeute pendant ce temps. Il faut aussi se préparer et s’exercer à apprendre les réponses non défensives et   les déclarations de principe. Il faut se sentir assez fort pour supporter que les   parents soient repoussants, qu’ils nient, se mettent en colère, et il ne faut   plus se sentir responsable des souffrances vécues pendant sa jeunesse.
 
  Comment faire ?
 
  La confrontation peut être faite en face à face ou par lettre ( un bon moyen)
 
  La lettre doit contenir quatre points qui expriment la vérité sur vos   sentiments et expériences :
 
  - voici ce que tu m’as fait
  - voici ce que j’ai éprouvé à cette époque
  - voici quel effet cela a produit sur ma vie
  - voici ce que j’attends de toi à présent.
 
  Pour le face à face, il faut bien   choisir le lieu de rencontre, soit chez le thérapeute qui orchestrera alors   la rencontre ou alors chez soi pour éviter d’être parasité par les   sentiments de son enfance. Il est préférable de les aborder ensemble,   mais on peut le faire individuellement. Si la peur de la confrontation est   trop grande, on peut écrire une lettre et la lire. L’important est de   bien se préparer de répéter ce qu’on veut leur dire et savoir ou on veut en   venir avec eux et de fixer des règles pour se faire entendre.
 
  Il y a des confrontations calmes et d’autres explosives. Certains parents   toxiques contre- attaqueront car ces paroles seront pour eux des agressions   personnelles et perfides. L’important n’est pas leur réaction mais celle de   l’enfant. S’il est capable de rester ferme face à leur fureur, il vivra un   grand moment porteur de changements positifs pour lui.
 
  Et ensuite   ?
 

  Rien ne sera plus jamais comme avant. La façon dont s’est déroulée la   confrontation ne permet pas de préjuger de la suite. Tous les participants   ont besoin de temps pour assimiler l’expérience et en tirer leurs propres   conclusion. La personne se sentira progressivement gagnée par une agréable   sensation de bien-être et de confiance en soi. Elle devra tenir bon en ce qui concerne sa vision des choses et ne pas   retomber dans les anciens schémas réactionnels défensifs, quelle que soit la conduite des parents.
 
  La relation entre les parents peut aussi devenir chancelante, surtout si un   secret de famille a été dévoilé tel que l’inceste.
 
  L’impact sur la fratrie et sur l’entourage.
 
  Tout le système familial est affecté   par cette démarche. Certains frères et soeurs vont confirmer, d’autres   réduire à peu de chose les abus, d’autres peuvent n’avoir aucune idée des   méfaits. Certains ressentiront cette confrontation comme une menace, ils   peuvent en vouloir à celui qui a perturbé l’équilibre précaire de la   famille et ils essaieront de faire pression. Il est essentiel de tenir bon quant à son droit de dire la vérité. Avec   d’autres ce sera peut être l’occasion d’enrichir la relation et de se   soutenir.
 
  C’est un temps difficile qui a été provoqué par la confrontation, la personne   aura besoin de soutien, elle ne doit pas hésiter à la demander de la part de   son partenaire ou ses enfants.
 
  Les parents toxiques tenteront peut être de se faire des alliés au niveau   de la famille, des amis, du pasteur et les rapports avec ces personnes   seront aussi affectées. Il faut être   préparé émotionnellement et psychologiquement à toute sortes de réactions :   être sermonné, être évité, exclu de la famille et où même déshérité.
 
  De nouveaux modes de relations.
 
  Il faudra peut être négocier avec les parents pour avoir de meilleures   relations, ou même faire marche arrière vers une relation plus superficielle.   Si la confrontation a été négative elle peut même aboutir à devoir rompre   toute relation avec eux. L’important   est de détruire les anciens schémas rituels avec ses parents, cela   permettra pour soi même des relations plus vraies et ouvertes avec soi- même   et les autres.
 
  La confrontation avec des parents âgés ou   malades.
 
  L’âge et la maladie ne rendent pas les parents toxiques plus aptes à accepter   la vérité. On peut demander l’avis du médecin traitant quant aux risques d’un   stress émotionnel. S’il n’y a pas de risque, rien ne s’oppose à la   confrontation. Si ce n’est pas possible on peut écrire une lettre et la lire   devant une de leurs photographies, ou le dire à un membre de sa famille ou   encore effectuer la confrontation en jeu de rôle avec le thérapeute.
 
  la confrontation avec un parent décédé.
 
  Lire une lettre de confrontation devant la tombe se révèle très efficace. On   peut également en parler à un membre de la famille de la même génération que   les parents.
 
  Quoi qu’il puisse y arriver pendant ou après la confrontation, c’est la   personne qui l’a entreprise qui en ressort gagnante car elle a eu le courage   de l’entreprendre.
 
  6) Guérir   de la blessure de l’inceste
 

  Il y a de l’espoir de guérison pour les victimes d’inceste. La   psychothérapie est nécessaire, car il y a beaucoup de croyances, de   comportements et de sentiments négatifs ancrés en eux.
 
  La meilleure façon de travailler à surmonter l’expérience incestueuse est   de se joindre à un groupe constitué de victimes et dirigé par un   thérapeute expérimenté dans ce domaine. Les techniques basées sur   l’action, comme les jeux de rôles sont indiquées. Ces techniques coupent   court aux manoeuvres aux rationalisations et à la négation de la réalité.   Elles offrent une atmosphère de sécurité où on peut exprimer ses sentiments   et tester ses nouveaux comportements. Ces groupes sont ouverts, les   personnes sont à différents stades de leur cheminement. Il sont   constitués d’hommes et de femmes, car les traumatismes sont semblables. Le   sentiment d’isolement total ressenti par les victimes diminue ainsi, les   membres du groupe se soutiennent mutuellement. Lors de l’initiation au groupe   d’un nouveau venu, chaque participant raconte en détail son expérience.   C’est très difficile pour le nouveau, il y a beaucoup de gène, de larmes,   mais à force de raconter son traumatisme, il y a un processus de   désensibilisation qui se met en route.
 
  La thérapie individuelle est une solution pour les victimes trop fragiles   émotionnellement.
 
 
 

 

 

   
 

Les étapes du   traitement   : Les victimes de l’inceste passent par trois étapes fondamentales :
 
  1/ L’indignation : c’est la colère   profonde qui naît des sentiments d’avoir été violé et trahi dans son moi le   plus intime. C’est une étape importante, afin de remettre les responsabilité   à leur place, il faut laisser l’indignation s’extérioriser dans le cadre   sécurisé de la thérapie.
 
  2/ La souffrance : la victime va   pleurer ses nombreuses pertes ( bonne famille, innocence, amour...)
 
  3/ La libération : à la colère et   la douleur succède le retour des forces et de sentiments de dignité et de   valeur. On ne se sentira plus comme victime, on ne se comportera plus ainsi.
 
  Les techniques du traitement :
 
  L’écriture de lettres et les jeux de rôles sont indiqués tant en   thérapie de groupe ou individuelle. Chaque patient doit écrire une série de   lettres (une par semaine) à différentes personnes et les lire au groupe. Il   doit refaire l’exercice autant que nécessaire. Ces lettres seront des   instruments de guérison, des baromètres indiquant le progrès accompli. On   ne demande pas aux personnes de les envoyer, elles pourront le faire quand   elles se sentiront assez fortes. Les différentes lettres à rédiger sont à   destiner à :
 
  1/ lettre à l’agresseur : elle   devra exprimer toute l’indignation ressentie pour faciliter la prise de   conscience des responsabilités de l’agresseur. Les lettres font resurgir plus de sentiments que des heures   d’entretien. En exprimant ainsi l’indignation, on abandonne une grande   part de dégoût et de haine de soi. On s’engage sur la voie de la guérison.
 
  2/ lettre à l’autre parent : elle   devra exprimer toute l’indignation pour son manque de protection, de son   incrédulité et d’avoir sacrifié son   enfant pour satisfaire ses besoins propres.
 

  3 / lettre à l’enfant blessé qui se trouve   dans l’adulte : elle met en route le processus destiné à redonner   un substitut parental. Elle console, rassure et protège cette partie de soi   restée vulnérable et pleine de frayeur.
 
  4/ un « conte » à propos de sa vie   : on réécrira son histoire en utilisant « il » ou « elle ». cela aidera à   regarder son monde intérieur dans une perspective nouvelle, plus objective,   en plaçant une distance entre soi- même et ses traumatismes d’enfant. Malgré   un début triste, le conte devra obligatoirement avoir une fin plein d’espoir,   cela permettra à la personne d’avoir des rêves plus positifs dans sa tête.
 
  5/ lettre au conjoint ou à celui qui les aime   : elle devra expliquer comment ce traumatisme d’enfance affecte la relation. Pour se libérer de la honte, il faudra   parler ouvertement.
 

  6/lettre à chacun de leurs enfants   : elle servira à affirmer la capacité d’aimer et de trouver la force   intérieure pour être un meilleur parent.
 
  7/ Réécrire sa vie en disant « non »   En visualisant yeux fermés la scène du premier abus, on peut se représenter   qu’on repousse l’agresseur, qu’on lui dit « non » qu’il quitte la pièce.   Ainsi renaît sa propre force, on réapprendra à dire « non ».
 
  La confrontation avec les parents :
 
  La victime devra avoir un système de soutien fort et elle devra être bien   préparée, car les parents agresseront   probablement la personne qui aura l’audace de dire la vérité et ils se   serrent souvent les coudes pour défendre leur mariage.
 
  Il faut être prêt à tout : l’agresseur   peut nier, minimiser et reconnaître les faits et le parent silencieux peut   prendre sa défense. Il faut se méfier de ses excuses, il doit prendre sur   lui l’entière responsabilité des faits et il doit aussi manifester la volonté   de changer.
 
  La victime devra aussi définir des   règles pour une future relation avec eux : celle ci devra être basée sur   le refus de vivre dans le mensonge. Souvent la victime devra affronter la   terrible vérité que ses parents sont incapables de l’aimer. Il arrive que   la relation doive être coupée.
 
  Les victimes d’inceste passent en général   un an à un an et demi dans ces groupes pour accomplir le cycle complet du   traitement. C’est le temps nécessaire pour intégrer dans leur personnalité   les changements intervenus dans leurs convictions, leurs sentiments et leurs   comportements.
 
  7) Briser   le cycle des répétitions
 
  Le cycle des comportements toxiques peuvent se perpétuer de génération en   génération.
  Pour un adulte   enfant de parents toxiques, il est important de briser ce cycle pour protéger   ses propres enfants des schémas toxiques transmis dans la famille.
 
  Briser le cycle signifie arrêter   d’agir comme une victime ou arrêter d’agir comme son propre parent déficient   ou abusif. Pour atteindre ce but, il faut :
 
  - avoir le courage d’entreprendre un   travail sur soi même. En se libérant de l’héritage de culpabilité, de   haine et de colère envers soi-même, on libère ses propres enfants.
 
  - s’engager à être plus disponible   pour ses enfants
 
  - regarder la   vérité en face : pour pouvoir briser le cycle il faut le reconnaître et non le nier
 
  - prendre des mesures avant que les   enfants ne tombent dans le même piège(ex :alcool)
 
  - protéger les autres enfants de la   famille de l’agresseur, c’est à dire : rompre le silence surtout en cas   d’inceste
 
  - s’excuser chez son propre enfant si   on a agit comme un parent toxique envers lui. Lui montrer qu’on a fait des   erreurs et qu’on est prêt à en assumer la responsabilité.
 
  En interrompant les schémas familiaux et en brisant ces cycles, la personne   remodèle le futur, le sien et celui de ses enfants.
 
  Synthèse et commentaires personnels
 

  L’auteur aborde la vie problématique des adultes qui, dans leur enfance et   leur adolescence, ont eu des parents qui ont causé des dommages considérables   au développement de leur personnalité. L’auteur a puisé largement dans ses   expériences vécues avec ses patients ; cela aide le lecteur à mieux   comprendre sa démarche. Dans un premier temps elle décrit les parents «   toxiques » qui ont été soit alcooliques, coupables de sévices physiques ou   d’abus sexuels, ou alors ils ont été démissionnaires, dominateurs, critiques,   méprisants, manipulateurs.
 
  Susan Forward montre comment la façon d’agir répétitive et insidieuse de ces   parents provoque des dommages émotionnels qui se répandent dans l’être de   l’enfant. La souffrance que ces blessures ont entraînée, grandit avec   l’enfant s’insinuant dans la structuration de toute sa personnalité. Ces   enfants devenus adultes restent en grande souffrance dans leur vie   professionnelle, sociale, affective, sexuelle. Paradoxalement, ils restent   liés étroitement à leurs parents et leur famille.
 
  Dans la deuxième partie du livre l’auteur propose une démarche qui a aidé   innombrables de ses patients à se libérer de l’emprise de leurs parents. Les   points importants sont :
 
  - prises de conscience ( quel type de parents ai- je eu ? quelles ont   été les croyances transmises ? y-a-t-il fusion ? ai-je des comportements   autodestructeurs)
 
  - mettre les responsabilités à la bonne place ( je n’étais pas   responsable des mauvais traitements de mes parents, je suis responsable de   prendre ma vie en main)
 
  - Traverser les sentiments qui vont faire jour : colère et tristesse   avec l’aide d’un thérapeute si nécessaire.
 
  - Apprendre à se définir soi même, apprendre à fonctionner sur un mode   plus réfléchi qu’impulsif, apprendre à faire des déclarations claires sur ce   que l’on pense et croit, apprendre à fixer des limites, apprendre à percevoir   la réalité avec ses propres références.
 
  - Oser la confrontation pour vaincre une fois pour toute la peur   d’affronter les parents.
 
  - Définir un nouveau mode de relation avec les parents
 
  - Briser le cycle des répétitions pour protéger ses propres enfants
 
  Pour les victimes d’inceste, il y a également un espoir réel de guérison,   mais la thérapie est impérative. Susan Forward conseille à ceux ci de se   joindre à un groupe constitué de victimes d’abus et dirigé par un thérapeute   expérimenté. La méthode de traitement paraît originale, mais elle a fait   preuve d’efficacité dans sa pratique.
 
  J’ai trouvé ce livre très intéressant, car il a clarifié pour moi les différents   types de parents toxiques, l’impact qu’ils avaient sur la vie de leurs   enfants, et les ravages qui en résultaient.
 
  J’ai apprécié qu’avant de parler des solutions au mal être de la personne,   l’auteur ait bien montré l’origine des souffrances.
 
  Je pense qu’il est important d’avoir une vision juste de ses parents,   pour comprendre ce qu’on est devenu et aussi pour aller de l’avant. Cela ne   veut pas dire les juger et les condamner, mais les reconnaître à leur juste   valeur.
 
  Le livre reste optimiste, malgré les exemples parfois terribles. Tout au long   de l’ouvrage, l’auteur encourage, elle donne de l’espoir aux lecteurs de   pouvoir apprendre à prendre distance de ses parents et ainsi être libérés   de leur emprise.
 
  Il est vrai que pour arriver au but du livre, l’auteur n’a parlé pratiquement   que d’exemples qui se sont terminés positivement. Mais, elle précise qu’il   serait irréaliste et irresponsable de penser qu’en suivant le chemin tracé   par ce livre tous les problèmes allaient disparaître.
 
  Pour juger du traitement proposé par l’auteur, il faudrait l’avis d’un   spécialiste, mais les étapes sont claires, compréhensibles et d’après   l’auteur elles ont fait leur preuve.
 
  L’auteur a abordé la question du pardon. Le parent toxique est responsable de   ses mauvais actes, mais il est bénéfique pour la victime de renoncer à la   vengeance.
 
  Le chapitre « difficile » a été la confrontation. J’ai des doutes qu’elle ne   dégénère pas en règlement de compte. Je veux bien croire l’auteur que si la   personne est bien préparée, bien entourée, que cette démarche soit   libératrice, mais si ce n’est pas le cas, n’est ce pas la source de plus de   souffrance encore?
 
 
  En conclusion : l’auteur a « osé » dénoncer les agissements   irresponsables de certains parents, elle a donné de l’espoir aux adultes   blessés, enfants de parents toxiques, de pouvoir se libérer d’eux, vivre «   leur » vie et de connaître un mieux être.

 
 

 
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Commentaires
L
je connais une maman toxique, en l'occurrence celle de mon beau fils, et les répercutions sont terribles. Un enfant totalement dépendant qui ne peux "vivre" sans elle. Une telle fusion que celui ci ne s'alimente plus ne joue plus et se mutile volontairement pour retourner aupres de sa mere. Une maman qui a besoin de l'amour de son fils au point de l'avoir mis au centre de sa vie et ne vivre que pour lui ou plutot par lui. Des scéances chez le psychologue ou celle ci ne veut pas que l'enfant se rende puisqu'il n'y a aucun probleme. Des accusations de maltraitances contre la belle mere pour garder son enfant pour soit pendant les moment de garde au pere. Bref c'est toute une famille detruite et surtout le futur moi d'un enfant par des parents qui ne se rendent pas compte du mal qu'ils font et pensent sincerement faire le meilleur pour leur enfant.
Tumulte-doc
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